Mode général d’instabilité dans ses relations interpersonnelles, d’estime de soi et des affects avec une impulsivité marquée qui apparaît au début  de l’âge adulte et est présent dans une variété de contextes comme en témoignent au moins 5 des manifestations suivantes :

  1. Efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés.
  2. Un modèle d’instabilité et d’intensité dans les relations interpersonnelles caractérisé par l’alternance entre des positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation.
  3. Trouble d’identité et d’instabilité persistante de l’image et de la notion de soi.
  4. Impulsivité dans au moins 2 secteurs potentiellement préjudiciables pour la personne : dépenses, sexe, abus de substance, conduite dangereuse, boulimie …
  5. Comportement suicidaire récurrent, gestes ou menaces, comportement d’auto-mutilation.
  6. Instabilité affective due à une réactivité marquée de l’humeur. (Épisode intense de dysphorie, irritabilité, une anxiété qui dure habituellement quelques heures et rarement plus que quelques jours).
  7. Sentiments chroniques de vide.
  8. Colères intenses ou inappropriées ou difficulté à contrôler sa colère (manifestations fréquentes de tempérament, colères constantes, batailles physiques récurrentes.
  9. Survenue transitoire dans des situations de stress d’une idéation persécutoire ou de symptômes dissociatifs sévères.

 

Les individus qui ont une personnalité limite font des efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés. La perception d’une séparation ou d’un rejet imminents ou la perte d’une structure externe peuvent profondément modifier l’image de soi, les affects, la cognition ou le comportement.

La peur d’être abandonné est liée à l’intolérance à la solitude et au besoin d’avoir d’autres gens avec soi. Ces efforts pour éviter l’abandon peuvent aller jusqu’à des actes impulsifs comme des automutilations ou des gestes suicidaires. Ces comportements suicidaires répétés sont souvent à l’origine de la demande de soins.

Le décès par suicide survient chez 4 à 5 % des personnes souffrant de trouble de personnalité limite.

Qui en est atteint?

Le trouble de personnalité limite affecte de 1 à 2 % de la population générale et a une prédominance de 75 % chez les femmes. 50 % de ces personnes feront des tentatives et jusqu’à 5 % de ce nombre se suicideront.

Prévenir et soigner

Traitements

Les troubles de la personnalité peuvent être difficiles à traiter si la personne affectée ne reconnaît pas la présence d’un problème.

 

Psychothérapie

Différents types de psychothérapie démontrent une bonne efficacité.

 

Thérapie cognitivo-comportementale :

Approche très structurée et orientée sur le moment présent. La personne est amenée à identifier les distorsions des schémas de pensées qui perturbent sa perception d’elle-même, ses relations avec les autres et son rapport avec le monde en général et à élaborer de nouveaux schémas de pensées.

 

Thérapie comportementale dialectique :

Approche validée et efficace en particulier pour les personnes souffrant du trouble de la personnalité limite. Cette approche combine des modes de thérapie individuelle et de groupe, et vise à enseigner à la personne des habiletés pour qu’elle puisse réguler ses états émotionnels intenses et minimiser ses comportements autodestructeurs.

 

Thérapie de groupe et groupes d’entraide :

La thérapie de groupe, dirigée par des professionnels et selon différentes approches, rassemble des clients sélectionnés pour tel ou tel problème. Les groupes d’entraide sont composés de personnes qui ont souffert ou qui souffrent d’un trouble, se réunissant pour discuter de problèmes communs avec d’autres personnes atteintes.

 

Pharmacothérapie

Utilisée pour contrôler des symptômes, diminuer l’impulsivité, améliorer les capacités fonctionnelles et optimiser les effets de la psychothérapie.

La médication est également utilisée pour le traitement de d’autres troubles en concomitance du trouble de personnalité. Ceci est très fréquent, notamment les troubles anxieux, les troubles dépressifs mais également pour les troubles mentaux induits par la prise de substances. Les troubles concomitants (tr. de la personnalité limite et toxicomanie) sont très fréquents, approximativement 35 % pour les personnes avec un trouble de la personnalité limite.

 

Hospitalisation

En période de crise suicidaire intense, et il est préférable qu’elle soit brève, il est démontré que les hospitalisations plus longues peuvent avoir un effet délétère sur la condition actuelle de ces personnes.

Les hospitalisations sont requises lors de la présence de dangerosité pour soi ou pour autrui et que cette dangerosité ne peut être gérée en ambulatoire. Les hospitalisations sont également requises pour une atteinte de l’état mental sévèrement associé à un trouble concomitant.

 

Pour la famille et les proches

Les interventions familiales ont plusieurs objectifs. D’abord pour les informer sur les difficultés que présentent leurs proches, pour la détresse qu’eux-mêmes peuvent présenter en raison des troubles de leurs proches, ex. : risque suicidaire ou détérioration de leur fonctionnement social, familial ou professionnel. Ces interventions familiales peuvent être également un levier de changement dans la vie de leurs proches par l’enseignement d’attitudes et de comportements pouvant avoir un effet positif ou en diminuer d’autres qui ont un effet négatif.

Globalement, il est préférable d’avoir avec la personne une attitude d’adulte à adulte. Il est important que les proches puissent clairement définir leurs attentes et leurs limites. Ne pas hésiter à aller chercher de l’aide. Les APAMM (Associations  pour les parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale) offrent des services d’information, d’aide et de soutien.

Plusieurs d’entre elles offrent des groupes d’entraide spécifiquement pour la problématique du trouble de la personnalité limite.

 

Informations issues du site : http://www.fondationdesmaladiesmentales.org